Le théâtre peut-il aider au développement des sens? Oui, répond Kacper Hamilton, en trois questions. Le temps est clé, il est bon de considérer voire de célébrer les 12 années de maturité d’un whisky Ballentine’s. Ainsi ses verres, imaginés pour un coffret en série limitée, apparaissent-ils comme une prescription, un rituel à vivre… dans la modération.
Quelles sont vos racines en tant que designer?
La créativité s’est manifestée très tôt. Enfant, j’étais capable de dessiner et de créer des choses aussitôt après. J’ai étudié au St Martin College of Art and Design à Londres, le travail, le mobilier… En fin de parcours en 2008, j’ai propose une série de verres que j’ai appelée les Sept Péchés Capitaux (Seven Deadly glasses). Chacun représentant les péchés dans un esprit positif : le geste de boire induisant l’expression correspondant à chaque état. La série a été expose à travers l’Europe.
Comment êtes-vous entré dans cet univers du spiritueux ?
L’approche s’est avant tout intéressée au whisky, pas d’abord aux verres. Pendant quatre mois nous nous sommes régulièrement rencontrés avec l’équipe Ballantine’s et c’est ensuite que j’ai développé le concept. L’équilibre était un point de référence à la balance subtile de goût caractéristique de cet alcool assez doux et délicat. Un deuxième axe concernait la notion de partage. Ainsi, le fait de devoir retirer chaque verre autour de la carafe avant de le remplir était un facteur de rapprochement. Enfin la raison pour laquelle il existe une béance dans le cœur du verre ajoute une notion de risque à l’appréciation du whisky. L’idée que le liquide pourrait se renverser force la concentration, et l’amateur peut sentir le poids de sa boisson, car le verre a été conçu comme très léger. Vous avez une vraie chance de le voir et de le sentir. C’est une façon de vivre une expérience en immersion. Avec la cheminée centrale, il s’aère, et il gagne en arôme. La base, elle entend apporter la fraîcheur de la glace sans y mélanger de l’eau qui pourrait diluer la sensation. Ce qui donne une touche Premium, de luxe… des attentes pour une boisson qui compte douze à quinze ans d’âge.
Quel lien faites-vous entre l’ensemble de vos projets?
On m’a rapporté un point commun essentiel pour tous, un certain sens du rituel. De quelle manière vous utilisez un objet, de quelle manière renouveler le rituel du geste, pour être plus impliqué, plus concentré. Il y a autre chose : un verre, par exemple, soutient une histoire ; cela peut vraiment faire la différence… Si vous pensez à quelque chose de votre côté, alors faites-le moi savoir… ! Au final, un élément important pour moi consiste à créer une performance : chacune de mes propositions cherche à transporter quelqu’un dans un ailleurs. Même si en effet, nous nous asseyons, nous buvons et répétons des actions quotidiennement, on peut être porté dans un autre monde. Les pièces que je conçois s’inscrivent dans une forme d’acte théâtral.
Disponibilité de cette édition en France chez Fauchon, à La Grande Epicerie ou chez Lavinia, Paris.
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